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Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/204

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les portraits de famille.

Italie. Son histoire est d’ailleurs très-obscure. Il avoit un ennemi, appelé le comte Bruno, dont, suivant les anciennes traditions, il tua par vengeance le fils unique. Puis, il le tint lui-même enfermé jusqu’à sa mort dans cette tour, dont les ruines, situées sur la Roche de la None, défient encore la main du temps. Ce portrait, que tu vois orner seul la salle de cérémonie, est celui de Ditmar. S’il faut en croire les traditions de la famille, les morts l’ont peint. Il est, en effet, presqu’impossible qu’un être vivant ait pu supporter l’aspect de traits aussi hideux, ou les représenter dans un tableau. Mes aïeux ont plusieurs fois essayé de faire mettre un enduit sur cette épouvantable figure ; mais dans la nuit, les couleurs perçoient l’enduit, et l’affreuse image reparoissoit aussi distinctement