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Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/225

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les portraits de famille.

effectué par une main étrangère. Je fus saisi d’une terreur plus grande ; mais je résolus de veiller pendant la nuit, et je recommençai à peindre la figure du chevalier telle qu’elle étoit dans la réalité. A minuit, je pris une torche, et je m’avançai tout doucement dans la salle de cérémonie pour examiner le portrait. J’aperçus un spectre, semblable au squelette d’un enfant ; il tenoit un pinceau, et travailloit à donner à l’image de Ditmar les traits hideux de la mort. Lorsque j’entrai, le spectre tourna lentement la tête vers moi, pour que je pusse voir son visage affreux. Mon épouvante étoit extrême ; je n’allai pas plus avant, et je me retirai dans ma chambre, où je restai en prière jusqu’au matin, car je ne voulois pas troubler le travail qui se faisoit dans le calme de la nuit.