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Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/28

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L’AMOUR MUET.

de n’y plus retourner sous aucun prétexte. Mais il avisa au moyen de continuer ses observations sans être aperçu, et son imagination le servit très-bien.

Il loua le plus grand miroir qu’il put trouver, et le plaça dans sa chambre, de manière à ce qu’il lui présentât distinctement tout ce qui se passoit au logis de ses voisines. Mère Brigitte, voyant pendant plusieurs jours de suite, que l’homme ruiné n’étoit plus en vedette, souffrit que les rideaux se rouvrissent. Le grand miroir remplit alors parfaitement son office ; et l’amour jeta de jour en jour des racines plus profondes dans le cœur de François. Il voulut faire connoître sa passion à la belle Meta : cela n’étoit pas très-facile, car il ne pouvoit lui parler ni lui écrire ; mais l’amour le fit songer à employer un