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Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/290

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la tête de mort.

une bonne occasion de retirer le petit capital que vous avez dans cette affaire.

« Oubliez-vous donc, M. le colonel, ce qui m’est arrivé, et que je n’aurois plus joui d’un seul instant de repos au milieu de tous ces individus, qui n’ont de l’homme que l’extérieur ? Toutes les fois que je me rappelle la scène de la nuit dernière, mon sang se glace dans mes veines. Il faut que, dès-à-présent, je fasse tout pour appaiser l’ombre de mon père, si grièvement offensée. Je me suis, au reste, arraché, sans de grands sacrifices, à une profession qui n’avoit rien d’agréable pour moi. Songez donc au malheur d’être le chef d’une troupe de gens qui, pour gagner un chétif morceau de pain, sont obligés à chaque instant de risquer leur vie ! Encore ce pain leur