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Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/50

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L’AMOUR MUET.

tèrent pas sans succès, et mère Brigitte perdit un peu de sa taciturnité.

Le soir, lorsque le son des instrumens annonça que le bal commençoit, elle parla ainsi à sa fille : « Hélas ! ma chère enfant, c’est toi qui ouvrirois le bal ! quelle satisfaction pour le cœur de ta mère, si tu avois payé, par cette cérémonie si gaie, les peines et les soins que tu lui as coûtés ! Mais tu as dédaigné ton bonheur : non, c’en est fait, je ne te mènerai pas à l’autel. » — « Ma mère, répondit Meta, j’ai confiance dans la bonté de Dieu ; s’il est écrit là-haut que je dois aller à l’autel, vous placerez sur ma tête la couronne nuptiale. Lorsque l’homme qui m’est destiné arrivera, mon cœur n’hésitera pas à dire oui. » — « Ah ! ma chère Mêta, il n’y a point de presse pour filles sans dot. Marché pour mar-