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Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/52

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L’AMOUR MUET.

nuer à me nourrir gaîment du travail de mes mains ; à vous aider, à avoir soin de vous sur vos vieux jours, comme le doit une bonne fille. Mais si l’homme de mon cœur vient, bénissez mon choix, pour que votre fille soit heureuse sur terre, et ne vous informez pas s’il est d’une naissance distinguée, s’il est riche ou puissant ; mais seulement s’il est honnête et bon, s’il aime et s’il sera aimé. » — « Hélas ! ma fille, l’amour fait faire bien maigre chère à qui n’a que le sel et le pain. » — « Mais la bonne intelligence et la satisfaction se plaisent à l’accompagner, et assaisonnent ce sel et ce pain de tous les plaisirs d’une vie heureuse. »

Ce sujet fut traité amplement par la mère et la fille bien avant dans la nuit, tant que les violons se firent entendre