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Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/64

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L’AMOUR MUET.

François se fit servir comme un haut baron, renvoya les habits qui ne lui convinrent pas, s’en fit donner d’autres, enfin en usa à son aise. Le chevalier, bien loin de témoigner aucun mécontentement de ses manières libres, ordonnoit à ses gens d’exécuter promptement ce qui leur étoit commandé, et les traitoit de lourdauds qui ne savoient pas servir un étranger. Lorsque la table fut mise, le chevalier s’y assit avec son hôte ; ils burent ensemble un coup de vin chaud. « Desirez-vous manger un morceau ? demanda le châtelain à François. » — « Faites apporter ce que vous avez, répondit celui-ci, que je voye si votre cuisine est bonne. » — Aussi-tôt le maître d’hôtel parut, et servit un repas exquis. François n’attendit pas qu’on le priât pour y faire honneur. Après avoir bien mangé, il dit au châtelain : « Votre