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Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/82

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L’AMOUR MUET.

à la main, s’achemina vers le château. Il étoit accompagné de l’hôtelier, qui portoit des provisions dans un panier, et y avoit joint une bouteille de vin, qui, disoit-il, passeroit pardessus le marché, ainsi que deux chandelles et deux cierges pour la nuit. François, croyant qu’il n’auroit pas besoin de tant de choses, qu’il seroit pourtant obligé de les payer, demanda à quoi tout cela serviroit. « La lumière de ma lanterne, dit-il, me suffira jusqu’à l’instant où je me mettrai au lit ; et quand j’en sortirai, le soleil sera déjà levé ; car je suis bien fatigué. » — « Je ne vous cacherai pas, lui répondit l’hôtelier, que, suivant les bruits qui courent, ce château est hanté par les esprits. Mais que cela ne vous effraie pas. Vous voyez que je demeure assez près pour que vous puissiez m’appeler s’il vous arrivoit quelque chose