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Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/94

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L’AMOUR MUET.

j’apercevois un pieux pélerin, je l’engageois, d’un ton affectueux, à entrer dans le château, je lui préparois un bain ; et tandis qu’il pensoit que l’on alloit avoir soin de lui, je le tondois et lui rasois entièrement la tête, puis je le mettois à la porte, avec des huées et des railleries. Le comte Hartmann regardoit tout cela par la fenêtre, et voyoit, avec un plaisir diabolique, les enfans se ramasser autour de l’étranger baffoué, et le poursuivre de leurs cris de dérision. »

« Un jour arriva un saint homme qui venoit des pays lointains. Il portoit, comme un pénitent, une croix sur le dos, et s’étoit, par dévotion, imprimé des stigmates aux pieds, aux mains et au côté. Sa tête étoit rasée, à l’exception d’une couronne de cheveux qui imitoit