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l’heure fatale.

« La beauté du printemps contribuoit à faire renaître la sérénité dans mon ame. Un soir que vous veniez de me quitter, j’étois restée à me promener dans le jardin, comme enivrée de la vapeur délicieuse des fleurs et du spectacle magnifique que m’offroit la pureté du ciel.

« Entièrement absorbée par la jouissance de mon existence, je ne m’apercevois pas que l’heure de rentrer étoit arrivée. Je ne sais pas non plus si ce jour là l’on ne s’occupoit pas de moi ; mais mon père, dont la sollicitude pour ce qui me concernoit avoit redoublé depuis la mort de ma sœur, et qui savoit bien que j’étois au jardin, ne m’avoit pas, suivant sa coutume, envoyé quelque vêtement pour me garantir de la fraîcheur de la soirée.

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