Page:Fantasmagoriana (tome 2).djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
296
la chambre noire.

Il fallut que les deux frères de la nouvelle Gertrude lui aidassent à jouer son rôle. Les parens, comme on le pense bien, ne savoient rien de ce qui se tramoit ; on comptoit surtout, pour les succès de la scène, sur la propension bien connue de Blendau, à dormir profondément ; car en supposant qu’il n’eût pris dans la journée qu’un exercice modéré, on auroit pu tirer à ses oreilles le canon d’alarme, sans qu’il s’éveillât. Or ce jour là, il avoit fait un voyage long et pénible ; aussi devoit-il dormir plus profondément encore que de coutume. Les jeunes gens s’approchèrent de la porte vitrée ; Blendau ronfloit comme une pédale d’orgue. Charlotte passa la main par un carreau cassé, et tira les verroux : les frères et la sœur ôtèrent leurs souliers et entrèrent dans la chambre ; ils ouvrirent ensuite la petite porte, appor-