Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/123

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est à sa connaissance, s’imprime une souillure de péché : il n’y a là-dessus aucun doute. 910.

» J’ai aussi, moi ! la puissance de jeter une imprécation sur toi ; mais tous les brahmes sont vénérables à mes yeux. Écoute donc une chose, que je vais te dire, bien que tu ne l’ignores pas. 911.

» Je multiplie mon être par l’énergie de mon abstraction et je réside en tous les corps, dans les feux perpétuels, dans les oblations, dans les offrandes aux morts et dans les sacrifices, 912.

» Les Dieux et les Mânes se rassasient du beurre clarifié, que l’on verse en moi suivant les rites et les paroles du Véda. 913.

» Tous les groupes des Dieux et tous les groupes des Mânes, les nouvelles-lunes des Pitris et les pleines-lunes des Dieux jouissent de cette nourriture. 914.

» À cause d’elle. Dieux et Mânes, Mânes et Dieux, tous individuellement semblent ne plus faire qu’un aux fêtes des parvans. 915.

» Les Dieux et les Pitris mangent l’offrande, qui est versée en moi ; c’est pour cela que je suis nommé la bouche des Dieux et des Mânes. 916.

» C’est par ma bouche que l’on sacrifie dans les néoménies aux Mânes, dans les pléoménies aux Dieux, et c’est par ma bouche, qu’ils mangent le beurre clarifié, qu’on y verse ; mais, si je dévore tout, sans distinction, comment puis-je rester leur bouche ? » 917.

Ensuite, ajouta le Soûtide, Agni se mit à réfléchir ; puis, il se retira en lui-même, abandonnant les feux perpétuels, les oblations, les offrandes aux morts et les sacrifices.

Privés des sacrifices, où l’on dit AUM et VASHAT,