Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/136

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Les brahmes en effet ont nommé cette histoire un Pourâna, dit le rejeton de Soûta ; elle fut racontée par Krishna-Dwaîpâyâna au milieu des anachorètes, hôtes de la forêt Naîmisha. 1022.

Jadis le docte Lomaharshana, mon père, ce fils de Soûta, ce disciple de Vyâsa, l’a dite au milieu des brahmes, qui avaient sollicité de lui cette faveur. 1023.

Je puis donc exactement raconter, moi, qui l’ai entendue, à toi, qui me la demandes, Çâaunaka, toute cette légende d’Astîka. 1024.

Je vais narrer complètement cette histoire, qui peut effacer tous les péchés. Brahmatchâri éminent, pareil au maître des créatures, le père d’Astîka était nommé Djaratkârou. C’était un grand ascète, voué à la continence, qui se refusait la nourriture et mettait continuellement son plaisir dans une atroce pénitence. 1025-1026.

Versé dans la connaissance des devoirs, inébranlable dans son vœu, un jour cet éminent personnage, qui possédait la puissance acquise par les macérations, et le plus saint des religieux mendiants, parcourut toute la terre jusqu’au lieu où habitait le mouni Sâyangriha. L’anachorète allait de tous les côtés, faisant ses immersions dans tous les Tîrthas, cultivant des austérités impossibles aux âmes mondaines, vivant d’air, sevré de nourriture, exténué de jeûne, et ne clignant jamais sa paupière.1027-1028-1029.

Tandis qu’il errait çà et là, marchant avec une splendeur égale à celle du feu allumé, il vit un jour, sans les connaître, ses aîeux, suspendus, les pieds en haut, la tête en bas, dans une grande caverne. À cette vue, Djaratkârou dit à ses ancêtres : 1030-1031.