Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/168

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« Mère, dit Garouda, quel est l’extérieur du brahme ? quel est son caractère ? quelle est sa vigueur ? Brille-t-il, semblable au feu ? ou bien offre-t-il l’aspect de la placidité ? 1328.

» À quels signes certains puis-je reconnaître le brahme ? Veuille bien répondre à ma question, mère, exactement. »

« Celui, répondit Vinatâ, qui, arrivé dans ta gorge, tel qu’un hameçon avalé, te brûlera comme un charbon ardent, sache, mon fils, que c’est un taureau du troupeau des hommes, un brahme ! 1329-1330.

» Garde-toi de tuer jamais un brahme, fût-ce dans ta colère ! » Vinatâ dit encore à son fils dans sa sollicitude maternelle : 1331.

« Celui, que ne pourrait digérer ton estomac, sache que ce ne peut qu’être un homme de la plus excellente caste des régénérés ! » Et, quoiqu’elle n’ignorât pas la force incomparable de son fils, Vinatâ, dans sa tendresse maternelle, de lui dire à deux fois ces mots. Absorbée dans ses bénédictions et joyeuse, toute blessée qu’elle fût de la plus profonde douleur et tourmentée des serpents, la vertueuse 1332-1333.

Vinatâ répandit sur lui ces paroles : « Daigne le vent protéger tes ailes, le soleil et la lune ton dos, Agni ta tête ; et daignent les Vasous, protéger ton corps de tous les côtés ! 1334.

» Moi, durant ton voyage, livrée toujours à la prière et aux bénédictions, je resterai assise ici, mon fils, ne goûtant jamais d’autre plaisir que celui de faire des vœux pour toi. 1335.

» Qu’une route fortunée, mon fils, te mène au bon succès de ton entreprise ! » Ensuite, continua le Soûtide, à