Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/174

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mensions dit au prince des oiseaux, dont le vol était rapide comme la pensée : 1382.

« Descends sur ma grande branche, que tu vois longue de cent yodjanas, et mange sur elle ta tortue et ton éléphant ! » 1383.

À ces mots, l’impétueux roi des volatiles de voler vers cet arbre habité par des milliers d’oiseaux, et, brisant une multitude de ses feuilles touffues, d’ébranler sa tige semblable à une montagne. 1384.

À peine le bien robuste Garouda eut-il touché de ses deux pieds la branche de l’arbre, qu’elle se rompit sous le poids mais, ajouta Soûtide, la branche cassée tenait encore au tronc. 1385.

Quand il eut brisé l’énorme branche, il regarda tout étonné, et vit des Bâlikhilyas[1] suspendus à cette branche, la tête en bas. 1386.

« Ce sont des rishis ; je ne dois pas les tuer ! » se dit-il en voyant ces anachorètes, qui faisaient leur plaisir de la pénitence, ces brahmarshis, qui se retenaient à la branche. 1387.

« La branche en tombant les tuerait ! » pensa-t-il. Alors ce monarque héroïque des oiseaux, ayant ressaisi plus fortement l’éléphant et la tortue entre ses serres, et soutenant la branche dans son bec, reprit son vol avec elle par considération pour ces petits brahmes et dans la crainte de les détruire. 1388-1389.

À la vue de cette action plus que divine, les grands saints rendirent leurs hommages au grand oiseau

  1. Petits et fabuleux hermites, hauts d’un pouce.