Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/183

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» Ne méprise donc plus à l’avenir ceux, qui récitent le Véda ! Ces hommes, qui tiennent la foudre de la parole, sont bien prompts à la colère : il ne faut pas les humilier ! »

À ces mots, délivrés de ses soucis, Indra s’en revint au ciel, et Vinatâ se réjouit elle-même de voir son désir exaucé. 1468-1469.

Elle mit au monde deux fils : Arouna et Garouda. Arouna au corps incomplet devint le cocher du soleil ; Garouda fut sacré monarque de toute la gent ailée. Écoute maintenant, rejeton de Brighou, les bien grands exploits de celui-ci. 1470-1471.

Ensuite, au milieu de telles alarmes, ô le plus éminent des brahmes, dit le Soûtide, reprenant son récit, Garouda, le roi des oiseaux, arriva impétueusement chez les Dieux. 1472.

À la vue de cet être à la force sans mesure, les Souras de trembler, et toutes les armes de s’entrechoquer l’une l’autre. 1473.

Là, était Bâaumana, le gardien de l’ambroisie, héros à la vigueur immense, à l’âme infinie, à la splendeur égale à celle du feu et de l’éclair. 1474.

Blessé par les serres, le bec, les ailes du roi des oiseaux, son combat avec lui du plus horrible tumulte n’eut que la durée d’un instant : il périt dans cette lutte. 1475.

Soulevant une immense poussière avec le vent de ses ailes, le volatile en couvrit les Dieux et déroba aux mondes la faculté de voir. 1476.

Les Immortels, submergés dans cette poussière, en perdent l’esprit, et les gardiens de l’ambroisie, cachés dans ses nuages, ne voient plus rien. 1477.

Garouda, semant ainsi le trouble dans le séjour du ciel,