Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/189

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» Je puis voiturer sans fatigue tous les mondes entassés sur moi avec leurs différents êtres immobiles et mobiles ; connais par là combien ma force est grande ! » 1526.

À ces mots, Çàaunaka, reprit le Soûtide, l’auguste roi des Dieux, l'être bon pour tous les mondes, le plus excellent de ceux, qui savourent la béatitude, Indra à la tiare d’or tint ce langage à l’héroïque oiseau : 1526.

« S’il en est ainsi que tu le dis, tout existe en toi. Accepte maintenant mon amitié suprême et par-delà toute fin. 1527.

» Si tu n’as aucun besoin de mon ambroisie, rends-la-moi ! car ceux, que ton excellence gratifierait de ce nectar, pourraient nous faire beaucoup de mal. » 1528.

« C’est en vue d’une certaine affaire, lui répondit Garouda, que j’emporte cette ambroisie ; et je ne la remettrai aux mains de qui que ce soit. 1529.

» Mais ravis-la. Dieu aux mille regards, dans l’endroit, où je l’aurai déposée moi-même, et emporte-la au plus vite, souverain des treize Dieux ! » 1530.

« Je suis content des paroles, que tu viens de me dire, héros né d’un œuf, reprit Indra. Reçois de ma faveur la grâce, que tu désires, ô le plus grand des volatiles. »

À ces mots, s’étant rappelé les fils de Kadroû, continua le Soûtide, et se rappelant qu’une fraude, dont ils étaient coupables, avait jeté sa mère dans l’esclavage ; 1531-1532.

« Je peux tout par moi-même, répondit le fils de Vinatâ ; cependant je ferai ce que tu me demandes. Eh bien ! Çakra, que les vigoureux serpents deviennent ma nourriture ! » 1533.

« Oui ! » repartit le céleste meurtrier des Dânavas, qui