Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/220

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fruit de nos rigoureuses pénitences, et cela faute d’un fils ! 1829.

» Cependant il nous reste encore un fils aujourd’hui même, ou, pour mieux dire, il ne nous en reste plus ; car l’insensé, malheureux que nous sommes ! fait de la pénitence son unique occupation. 1830.

» On le nomme Djaratkârou. Il est parvenu à la rive ultérieure du Véda et des Védângas, il est magnanime, il tient domptée son âme, il est ferme dans son vœu, c’est un éminent ascète. 1831.

» Mais son avidité de pénitences nous a plongés dans cette infortune ; car il n’a pas d’épouse, ni un fils, ni un allié quelconque. 1832.

« Aussi, nous voilà prêts à tomber dans cette caverne, toute notre science perdue, faute d’un appui sur la terre. Quand tu le verras, dis-lui avec l’autorité de l’intérêt, que tu nous portes : 1833.

« Tes pères, la tête en bas, pendent, affligés, dans une caverne : « Prends une épouse ! te crient-ils. Engendre, te crient-ils, des enfants ! 1834.

» Tu es le seul brin de famille, qui nous reste ! « C’est là ce que veut dire, brahme opulent de pénitences, cette touffe de vîrana, à laquelle tu nous vois nous retenir. 1835.

» Cet enfant de notre lignée, ce rejeton de notre famille, c’est encore ce qui est figuré dans cette pousse, brahme, que tu vois sortir de ces racines. 1836.

» Cette racine, que tu vois à demi rongée, ce sont nos descendants, pieux brahmane, que le temps a dévorés.

» Cette caverne, où tu nous vois en suspens, c’est la pénitence, dans laquelle s’est enfermé notre unique rejeton. Ce rat, que tu vois, brahme, c’est le temps à la grande