Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/239

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tous ses ministres : « Maintenant que j’ai entendu vos paroles sur la manière, dont le roi mon père s’en est allé au ciel, 2007.

» Écoutez ma résolution bien arrêtée en moi. Il faut au plus tôt, je pense, me venger de ce méchant Takshaka, qui a tué mon père, qui a fait de Çringi le prétexte de sa méchanceté ; lui, de qui le venin a brûlé ce roi de la terre ;

» Lui, de qui la dureté d’âme arrêta dans sa route Kaçyapa ! Si le brahme avait pu se rendre chez lui, mon père sans doute vivrait encore. 2008-2009.

» Est-ce que la faveur de Kaçyapa et les services de ses ministres eussent manqué à mon père, s’il eût vécu !

» Mais, dans son cruel délire, il arrêta le plus vertueux des brahmes, Kaçyapa, qui venait hâté par le désir de sauver le monarque invaincu ! 2010-2011.

» Il a donné des richesses au brahme afin qu’il ne rendît pas la vie au prince : c’est là certes ! une grande faute, dont s’est rendu coupable ce méchant Takshaka. 2012.

» Je vais faire une chose agréable à Outanka, bien agréable à moi-même, agréable à vous tous, je vais venger mon père ! » 2013.

À ces mots, reprit le Soûtide, approuvé de ses ministres, le prince chéri de la fortune, mit la main à l’œuvre pour l’accomplissement de cette promesse dans le sacrifice des serpents. 2014.

Alors, pieux brahme, ce roi, fils de Parîkshit, ce monarque de la terre et le plus excellent des Bharatides fit appeler son archi-brahme et ses prêtres. 2015.

Habile à manier la parole, il tint ce langage pour conduire l’affaire à son bat : « Il faut que je me venge du cruel Takshaka, qui a tué mon père. Ainsi que vos