Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/319

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d’un brahmane, sollicita du héros pour un fils ses boucles-d’oreilles et sa cuirasse naturelles. 2779.

Karna aussitôt se les coupa et remit au faux brahme sa cuirasse et ses boucles-d’oreille. Indra lui donna une lance de fer et lui dit ces mots, accompagnés d’un sourire :

« Qui que soit l’inaffrontable héros des Dieux, des Asouras, des hommes, des Gandharvas, des serpents ou des Rakshasas, contre qui tu lanceras cette arme, il faudra qu’il périsse ! » 2780-2781.

Karma fut d’abord appelé sur la terre Vasoushéna ; ensuite, cette action lui fit donner le nom de Vaîkartana, celui, qui s’est amputé une partie de soi-même. 2782.

L’illustre Karna, que la nature avait revêtu d’une cuirasse, naquit le premier des fils de Prithâ. Ce héros grandit, ô le plus vertueux des rois, dans la famille du noble cocher. 2783.

Apprends, sire, que ce Karna, le plus grand des plus grands hommes, le plus adroit de tous ceux, qui manient les armes, le conseiller, l’ami de Douryodhana et l’exterminateur des ennemis, était une considérable portion du soleil, auteur du jour. 2784.

Celui, qui fut parmi les hommes l’auguste Vâsoudéva, était lui-même une portion de l’immortel Dieu des Dieux, qu’on appelle Nârâyana. 2785.

Baladéva aux grandes forces était une portion incarnée du serpent Çésha. Sache encore, sire, que Pradyoumna à la grande vigueur était Sanatkoumàra, le fils ainé de Brahma. 2786.

Il en fut ainsi de plusieurs autres souverains des enfants de Manou, qui, portions des habitants du ciel, naquirent, incréments de race, dans la famille de Vâsoudéva. 2787.