Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/350

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dans leur conversation des paroles bonnes ou mauvaises, ne prend que les bonnes, comme un cygne, qui, dans un mélange de lait et d’eau, sépare les deux liquides et boit le meilleur. 3078.

» S’il est forcé de médire, l’homme de bien en est vivement affligé ; mais dire du mal des autres est le plaisir du méchant. 3079.

» De même qu’une âme honnête éprouve de la satisfaction, quand elle a salué des vieillards ; de même le méchant trouve sa joie à déblatérer contre l’homme de bien.

» L’homme poli, qui ne sait pas voir les fautes des autres, vit tranquille ; mais un sage a-t-il mérité le blâme du monde, le grossier, occupé à rechercher les fautes d’autrui, s’écrie aussitôt que tous les autres sont pareils. 3085[1]-3086.

» Aussi, n’est-il rien de plus risible au monde que de trouver un homme de bien là où le méchant crie : » Il y a ici un scélérat. » 3087.

» L’incrédule, à plus forte raison le croyant, a peur de l’homme, qui a renoncé au devoir de la vérité, comme on redoute le reptile en colère. 3088.

» Les Dieux brisent la félicité du père, à qui fut donné un fils semblable à lui-même et qui refuse de l’honorer : il ne jouit pas des mondes supérieurs. 3089.

« Mon fils, disent les pères, est le domicile de ma race et de ma lignée. Un fils est le plus grand de tous les devoirs : que le père ne délaisse donc jamais son fils ! »

» Des fils nés de lui-même, a dit Manou, enfantés par

  1. Ici, l’édition de Calcutta saute cinq chiffres ; nous allons nous conformer à sa numération.