Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/373

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collier de pierreries si pures ? Livrée à ces profondes et longues réflexions, pourquoi gémis-tu dans la souffrance ?

» Comment es-tu tombée dans ce puits, caché sous les gazons et les plantes, qui rampent ? De qui es-tu fille ? Dis-moi la vérité, vierge à la jolie taille ! » 3294-3296-3296.

« Je suis, répondit Dévayânî, la fille du grand Çoukra, de qui la science ressuscite les Daîtyas, quand ils sont tués par les Dieux ? Sans doute, il ignore mon infortune.

» Voici ma main droite, sire, aux doigts ornés d’ongles rouges : prends-la et retire-moi d’ici ; car je pense que tu es de noble race. 3297-3298.

» Je reconnais déjà que tu es tempéré, vaillant, illustre : veuille donc bien m’arracher de ce puits, où je suis tombée. » 3299.

Le roi, fils de Nahousha, reprit Vaîçampâyana, apprenant qu’elle était Brahmanî, lui saisit la main droite et la retira de ce puits. 3300.

Quand elle fut promptement sortie de cette fosse, grâce à son aide, Yayâti, le puissant monarque, dit adieu à la ravissante jeune vierge et se dirigea vers sa ville. 3301.

Ce Nahoushide parti, la belle Dévayânî parla de cette manière à Ghoûrnikâ, qui se rencontra devant elle : 3302.

« Ghoûrnikâ, dit-elle, cours ! annonce vite à mon père ce malheur ! Je n’entrerai pas maintenant dans la ville de Vrishaparvan. » 3303.

Ghoûrnikâ se hâta de gagner les palais des Asouras ; elle vit le petit-fils de Brahma et, d’un cœur plein d’émotion, lui dit : 3304.

« Grand brahme !… Éminente personne ! » et de lui raconter que sa fille avait été battue dans le bois par Çarmishthâ, la fille de Vrishaparvan. 3305.