Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/394

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on lui donne sa nourriture à ses heures ; et, comme s’il était impur, il ne verse pas l’oblation dans le feu aux heures fixées : je n’aime pas la vieillesse. » 3489.

« Parce que toi, qui es né de mon cœur, tu ne veux pas me donner ta jeunesse, reprit Yayâti, tu subiras toi-même cette vieillesse, que tu viens de traiter comme un vice. 3490.

» Tes enfants, Anou, mourront tous en arrivant à la jeunesse ; et tu seras ainsi tout occupé de les purger avec le feu. » 3491.

« Poûrou, dit à ce dernier Yayâti, tu es mon fils bien-aimé ; tu seras plus grand que tes frères. Je suis assailli de tous les côtés, mon enfant, par la vieillesse, les rides et les cheveux gris, 3492.

» Envoyés sur moi par la malédiction d’Ouçanas, petit-fils de Kavi, et je ne suis pas rassasié encore de jeunesse. Prends donc sur toi, Poûrou, mon péché avec ma vieillesse. Fais-moi revenir quelque temps avec ta jeunesse aux plaisirs des sens. 3493.

» Après un millier d’ans écoulé, je te rendrai ta jeunesse et je reprendrai mon péché avec la vieillesse. » 3494.

À ces mots, reprit Vaîçampâyana, Poûrou s’empressa de répondre à son père : « J’exécuterai ta parole, comme tu me le dis, grand roi. 3495.

» Je recevrai ton péché avec ta vieillesse ; prends ma jeunesse, sire, et va, suivant ton gré, vers tous les objets de tes désirs. 3496.

» Et moi, quand je t’aurai donné ma jeunesse, je marcherai, comme tu le dis, chargé de ta vieillesse et portant les formes de ton âge. » 3497.

« Poûrou, je suis content de toi, lui dit Yayâti ; et,