Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/413

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feu, ni famille, qu’il demeure au village et qu’il a derrière lui la forêt ; en tant qu’il désire encore un haillon pour couvrir ses parties honteuses, en tant qu’il recherche des aliments, qui soutiennent sa vie. 3638-3639.

» Mais l’anachorète, qui affranchi de tout désir, les sens domptés, renonçant aux soins des choses, astreint sa langue au vœu du silence, atteint nécessairement dans ce monde à la perfection. 3640.

» À qui ne sied-il pas d’honorer cet homme noir aux œuvres blanches, paré, toujours lavé, aux ongles coupés, aux dents pures ? 3641.

» Exténué par la pénitence, amaigri, le sang, les os, la chair desséchés, après qu’il a vaincu celui-ci, il conquiert l’autre monde. 3642.

» Quand l’anachorète, enchaîné au silence, est devenu insensible au plaisir et à la peine, alors, ayant vaincu celui-ci, il conquiert l’autre monde ! 3643.

» Mais quand l’anachorète cherche, comme la vache, sa nourriture avec la bouche, oh ! c’est alors que le monde entier participe à son immortalité même. » 3644.

« Sire, dit Ashtaka, qui de ces deux coureurs, tels que le soleil et la lune, arrive le premier à la nature des Dieux ! » 3645.

Yayâti répondit :

« Le mendiant, qui habite même au village, sans logis, dans la compression des sens, au milieu des maîtres de maison licencieux, arrive à ce but le premier. 3646.

» Celui, qui, parvenu à un long âge, n’a pas obtenu de transformer son cœur, s’il en est affligé, ce repentir est une seconde pénitence, qui l’épure. 3647.

» L’homme, qui augmente sans cesse au-delà des bornes