Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/453

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

parfums, qu’exhalait cette suavité de formes, s’éprit d’amour pour la jeune pêcheuse. 4014-4015.

Il s’en alla trouver son père, la demanda en mariage et fit des questions au pêcheur touchant l’origine de sa fille.

Le roi des pêcheurs répondit au roi des hommes ;

« Cette fille de noble caste me fut donnée à peine née pour la donner moi-même à un époux. Je tiens dans mon cœur une certaine pensée ; écoute-la, monarque des hommes. 4017.

» Puisque tu me demandes cette jeune fille pour ta légitime pouse, fais donc avec moi une convention sur la vérité, car ta bouche n’a menti jamais, homme sans péché. 4018.

» Je te donnerai cette jeune fille à une condition, sire, car je ne puis trouver nulle part un fiancé égal à toi. »

« Quand tu m’auras dit ta demande, reprit Çântanou, je prendrai une résolution, pêcheur. Je te donnerai la chose, si elle est donnable ; mais je ne donnerai jamais ce qu’on ne doit pas donner. » 4019-4020.

« Monarque de la terre, dit le pêcheur, le fils né d’elle sera le roi, qu’on doit sacrer après toi sur le trône, lui, sire, et non aucun autre ! » 4021.

Il ne plut pas à Çântanou, reprit Vaîçampâyana, d’accorder, fils de Bharata, sa demande au pêcheur, tout brûlé qu’il fût par un violent amour. 4022.

Le roi de la terre, que l’amour avait blessé au cœur, revint à Hastinapoura, la pensée toute occupée de sa jeune pêcheuse. 4023.

Un jour, Dévavrata, son fils, se présenta devant Çântanou, qu’il trouva plongé dans ses rêveries et noyé dans sa douleur ; il tint ce langage à son père : 4024.