Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/479

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» Je vais engendrer pour mon frère des fils semblables à Mitra et à Varouna ; mais que les reines se soumettent au vœu, que je leur enseigne à cette heure même. 4259-4260.

» Elles observeront la pureté une année entière, car aucune femme, qui ne s’est pas liée d’un vœu, ne doit recevoir mes embrassements. » 4261.

« Fais de telle sorte, répliqua Satyavatî, que la reine conçoive un fruit à l’instant même ; car, dans un état sans roi, le peuple sans défenseur est détruit, 4262.

» Toutes les cérémonies expirent et la pluie ne tombe plus du ciel. 4263.

» Comment un royaume sans roi peut-il subsister ? Dépose donc un germe, seigneur, et Bhîshma élèvera. »

» S’il faut, reprit Vyâsa, donner des fils à mon frère avant ce temps révolu, qu’ils portent sur eux ce qu’il y aura d’étrange en leurs mères au moment de notre union : c’est là pour moi un vœu suprême. 4264-4265.

» Le corps de Kâauçalyâ, ce palais de la beauté, peut-il recevoir mes caresses, eh bien ! qu’à l’instant même elle conçoive de moi un fils très-distingué ! » 4266.

Alors, quand il eut parlé ainsi, continua le narrateur, Vyâsa à la grande splendeur ajouta ces mots à Satyavatî : « Que Kâauçalyâ, parée et vêtue d’une robe pure, attende sur un lit le moment de s’unir à moi ! » Il dit, et l’anachorète disparut. Ensuite la reine vint en secret s’aboucher avec sa bru, 4267-4268.

Et lui tint ce langage utile, honnête, rempli de sens : « Kâauçalyâ, écoute bien ce que je vais te dire ; c’est le devoir, qui inspire mes paroles. 4269.

» L’extinction des Bharatides est une chose évidente.