Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/516

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» Noble ou non, l’homme adonné à l’amour, qui voit d’un œil mauvais les choses d’une autre manière, adopte un genre de vie, qui le mène à la route des chiens. »

À ces mots, reprit Vaîçampâyana, le roi, poussant de profonds soupirs, accablé de la plus vive douleur, fixant les yeux sur Kountî et Mâdrî, tint ce langage à ses deux femmes : 4612-4613.

« Allez trouver Kâauçalyâ, le prince de sang mêlé Vidoura, avec ses parents, la noble Satyavatî, Bhîshma et les pourohitas du roi, 4614.

» Les brahmes magnanimes, les prêtres officiants aux vœux accomplis, et les plus grands des citadins, qui vivent là sous notre protection, rendez-vous-les tous favorables et dites-leur : « Pândou s’est exilé pour toujours dans les forêts ! » 4615.

À ces mots de leur époux, l’âme résolue à demeurer au milieu des bois, Kountî et Madrî lui répondent ainsi de concert : 4616.

« Certes ! il est d’autres conditions, chef des Bharatides, où tu peux te macérer dans une grande pénitence avec nous tes épouses légitimes. 4617.

» Tu obtiendras une grande récompense céleste parce que tu auras pu t’affranchir du corps, et tu deviendras, sans nul doute, le maître du Swarga. 4618.

» Secouant l’empire des cinq organes des sens, l’esprit appliqué à la conquête du monde de notre époux, désertant le plaisir et l’amour, nous cultiverons nous-mêmes une large pénitence. 4619.

» Mais, si tu nous abandonnes, monarque à la vaste science, nous abandonnerons la vie : il n’y a là aucun doute. » 4620.