Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/523

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» Écoute cette narration, Kountî ; je veux parler de Çâradandâyanî. Elle était femme d’un héros : son époux lui commanda un jour de lui donner un fils. Soumise à cet ordre, elle, s’étant purifiée au temps de ses règles, Kountî, elle choisit au milieu de la nuit, dans un carrefour, certain brahme saint ; elle sacrifie au feu avec du lait, et, la cérémonie terminée, elle se livre à cet homme. 4677-4678.

» Elle enfanta de cette union trois héros, Dourdjaya et ses frères. Comme elle et sur mon ordre, illustre dame, applique-toi sans tarder à me donner un fils des embrassements d’un brahme supérieur en pénitence. » 4679.

À ce langage, roi puissant, reprit Vaîçampâyana, du héros son époux, de Pândou, le chef des Kourouides et le souverain de la terre, Kountî répondit alors : 4680.

« Ne veuille plus me parler jamais de cette manière, ô toi, qui sais le devoir, à moi, ta légitime épouse et qui trouves mon seul plaisir en toi, prince aux yeux de lotus bleu. 4681.

« Toi seul, tu peux, Bharatide, héros aux longs bras, engendrer en moi des fils nés de ta semence. 4682.

» Que j’aille de compagnie avec toi-même au Swarga, souverain des hommes ; prends-moi, rejeton de Kourou, prends-moi dans tes bras pour donner l’être à un fils.

» Puissé-je ne jamais aller, fût-ce seulement de pensée, vers un autre homme que toi ! Manou a-t-il un autre enfant supérieur à toi sur la terre ? 4684.

» Écoute maintenant, âme juste, cette antique légende, connue en tous lieux, que je vais te raconter moi-même, prince aux grands yeux. 4685.

» Il y eut jadis un roi nommé Vyoushitâçva, homme