Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/533

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sur une gazelle, et lui dit : « Que te donnerai-je, Kountî ? Dis-moi la pensée, qui est dans ton cœur ! » 4769-4770.

Elle, rougissante de pudeur et souriante : « Donne-moi, ô le plus grand des Dieux, répondit-elle, un fils à la grande force, au grand corps, qui brise l’orgueil de tous les plus forts. » 4771.

De cette union, naquit Bhîma aux longs bras, à la vigueur épouvantable. À peine était né ce prince à la force outre mesure, une voix, qui ne sortait pas d’un corps, articula ces mots : 4772.

« Cet enfant n’aura pas d’égal parmi les hommes forts ! » Ainsi parla Maroute. Vrikaudara était né depuis un instant, lorsqu’arriva une chose des plus merveilleuses : il tomba du sein de sa mère et rompit un rocher. 4773.

Troublée de peur à l’arrivée d’un tigre, Kountî s’était levée soudain, ne songeant pas que cet enfant s’était endormi dans son giron. 4774.

Le nourrisson tomba sur la montagne comme un faisceau de tonnerres, et le roc de voler en cent morceaux, broyé sous ses membres. 4775.

À la vue de cette roche, mise en poudre, Pândou fut saisi d’étonnement. Dans ce jour même, où Bhîma vint au monde, ô le plus vertueux des Bharatides, naquit aussi le prince Douryodhana. Après la naissance de Vrikaudaura, Pândou remua de nouveau cette pensée : « Comment aurai-je un fils…, qui soit le plus illustre fiancé du monde ? 4776-4777.

» Le monde est fondé sur l’énergie divine, et l’on obtient ici-bas l’assistance des Dieux par l’accomplissement d’observances, jointes au temps. 4778.