Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/599

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de leurs armures et dans sa profonde émotion, elle ne vit plus rien autre chose. 5406-5407.

Kripa le Çaradvatide, versé dans tous les devoirs, instruit dans les usages du combat singulier, dit à ces deux rivaux, qui levaient déjà leurs grands arcs : 5408.

« Celui, qui va engager un combat singulier avec ton excellence, dit-il à Karna, est un prince né de Kourou, un fils de Pândou et le plus jeune des enfants de Prithâ.

» Dis toi-même ainsi, guerrier aux longs bras, quels sont ta mère, ton père, ta race et les rois puissants, de la famille desquels tu es l’ornement. 5409-5410.

» Quand le fils de Prithâ les connaîtra, il combattra ou non avec toi. Les fils de rois ne combattent point avec ceux, dont les familles trop peu élevées ne garantissent pas les procédés. » 5411.

À ces mots, le visage de Karna, incliné par la honte, sembla tel qu’un lotus affaissé sous une charge d’eau pluviale. 5412.

Douryodhana répondit pour lui :

« Atchârya, l’origine des rois est de trois sortes suivant la décision des Çâstras : noblesse de race, héroïsme et commandement des armées. 5413.

» Si Phalgouna ne veut pas combattre avec ce héros parce qu’il n’est pas roi, eh bien ! je vais le sacrer ici même sur le trône du pays d’Anga. » 5414.

Au même instant, le héros à la grande force, Karna, assis sur un trône d’or, environné d’urnes d’or, pleines de fleurs et de grains frits, est sacré avec les formules des prières, et ceint du diadème des rois d’Anga, 5415.

Au milieu des acclamations de victoire, et sous les emblèmes du parasol, de l’éventail et du chasse-mouche.