Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/601

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dans un sacrifice un beurre clarifié, rais auprès du feu sacré ! » 5425.

Ses lèvres un peu tremblantes à ces amères paroles, Karna de pousser un soupir et de lever ses yeux vers le soleil, placé sur la voûte des cieux. 5426.

Aussitôt le vigoureux Douryodhana s’élance de colère, tel qu’un éléphant ivre de rut, hors du massif de lotus, que ses frères semblaient former autour de lui ; 5427.

Et jette ces mots à Bhîmaséna aux terribles exploits, ferme devant lui ! « Ventre-de-loup, il ne te sied pas d’avancer une telle parole ! 5428.

» Ce que les kshatryas ont de plus grand, c’est la force. On peut combattre sans déshonneur l’homme, quel qu’il soit, parent de la caste des kshatryas. Les rois sont comme les fleuves, dont l’origine est souvent inconnue. 5429.

» Le feu, qui remplit toutes les choses mobiles ou immobiles, est sorti de l’eau ; la foudre, qui donna la mort aux Danavas, a été faite avec les os de Dadhitcha. 5430.

» Le vénérable dieu Gouha lui-même n’est-il pas appelé de ces noms : Agnéya[1], Râaudra[1], Gangéya[1] et fils des Krittikas ? 5431.

» Tels et tels brahmes, suivant la renommée, sont nés de kshatryas : ainsi Viçvamitra et autres se sont élevés d’eux-mêmes à l’immortelle condition de brahmes. 5432.

» Drona, notre maître, est né d’une aiguière, et le Gautamide est né d’un roseau de flèches pour la race de Gautama. 5433.

» Je connais même la naissance de vos altesses. Com-

  1. a, b et c Fils du feu.