Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/616

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brisez-le comme on casse une cruche d’argile avec une pierre. 5561-5562.

» Il ne faut pas relâcher un ennemi, quelque touchantes paroles, qu’il vous dise. Soyez pour lui sans pitié ; on doit tuer sans scrupule un être malfaisant. 5668.

» Détruisez un ennemi ou par des caresses ou par des largesses, soit en semant la division chez lui, soit en usant de la force : employez pour le détruire tous les moyens. »

« Comment, interrompit Dhritarâshtra, peut-on détruire un ennemi par les caresses, les présents, la division ou la force ouverte ? Dis-moi cela suivant la vérité. » 5564-5565.

» Écoute, grand roi, lui répondit Kanika, l’aventure exacte d’un chacal, qui jadis vécut dans les bois et dont le regard embrassait les choses des Traités de politique.

» Il était un chacal, qui avait terminé ses études et qui, docteur en ses affaires, habitait avec quatre amis : un ichneumon, un loup, un rat et un tigre. 5566-5567.

» Ils virent dans la forêt une vigoureuse gazelle, chef d’un troupeau, et, n’ayant pu la prendre, ils délibérèrent en conseil. 5568.

« Tigre, dit le chacal, tu as cherché plus d’une fois avec de grands efforts à la tuer dans ces bois ; mais toujours en vain ; car elle est jeune, douée d’une admirable vitesse et pourvue d’intelligence. 5669.

» Que le rat s’en aille ronger la corne à deux de ses pieds, tandis qu’elle dormira ; ensuite, ne pouvant plus courir avec ses pieds mangés, que le tigre fasse d’elle sa victime. 5570.

» Puis, nous la mangerons tous, l’esprit en joie ! » Eux alors de suivre ponctuellement ce conseil du chacal ; 5572.

Et le tigre de tuer la gazelle, dont le rat avait mangé