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Page:Fendrich - Les Sports de la neige, 1912.djvu/66

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LE SKI

tient fortement le pied, le comprime au talon entre l’enveloppe et la courroie du cou-de-pied et ne se relâche jamais quelle que soit la façon dont on tombe. Son seul avantage, qui est la bonne direction, n’est d’ailleurs acquis qu’aux dépens des orteils. Car on n’obtient le but cherché qu’en serrant la courroie d’avant si fort que lesdits orteils sont brutalement comprimés contre la semelle de balata ; autrement la pointe du pied remue entre les deux mâchoires qui maintiennent la courroie.

La caractéristique de ce système est en somme la suivante : il est bon pour tout pied et ne convient parfaitement à aucun ; l’attache tient fortement là où elle devrait être lâche et ne tient pas là où elle devrait serrer. C’est une attache « omnibus » et qui ne trouve place que sur les skis de location parce qu’on peut facilement l’adopter à n’importe quel pied. Mais son avantage fait son inconvénient, et, aux pieds d’un skieur expérimenté, on n’en trouvera jamais. Les amis de notre sport à qui elles ont suffi jusqu’à présent devraient se souvenir que s’ils s’en sont tirés les jambes saines et sauves, ce n’est pas la faute de leur attache.

Des compétences reconnues ont déjà souvent déclaré, mais plus timidement, ce que je viens de dire ici nettement et sans ambages : cette attache, malgré les critiques justifiées qui se sont élevées contre elle, est malheureusement toujours préférée par la grande masse des skieurs.

Attache du ski alpin (Alpenski). Elle est plus connue sous le nom d’attache de Lilienfeld, qu’elle doit à une petite ville de Steiermark, en Autriche. Les pentes raides des montagnes de ce pays furent pour l’inventeur de cette attache, le peintre Zdarsky, les premiers champs d’expérience. Elle doit être considérée, ainsi que l’indique aussi son nouveau nom, comme l’attache convenant aux pays accidentés. C’est une invention judicieuse mais compliquée, qui a été le nœud des discussions qui ont divisé les habitants de Lilienfeld et ceux de la Forêt-Noire. Il y a peu d’années, il existait un trop grand parti pris contre elle pour qu’on se servit de skis alpins dans cette région ; l’influence norvégienne y faisait considérer un disciple de Lilienfeld exactement comme les paysans de la Forêt-Noire regardèrent en somme le premier skieur, c’est-à-dire comme quelqu’un d’extravagant. Maintenant on se consi-

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