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Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/134

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116 SÈBASTIEN CASTELLION. A nir illustre, celui de Sleidan. Le futur historien de la Réforme, celui que l'Allemagne protestante devait appeler son Tite- V Live, se préparait déjà a son grand. ouvrage : il était déja officiellement historiographe de la Ligue de Smalkalde. Ami intime de Calvin et de Jean Sturm, il nt pres d’eux plusieurs séjours a cette époque : il accompagnait en qualité d’inter— prète le nouvel ambassadeur de Francois 1°' en Allemagne, luthérien amnistie par grace spéciale du roi, Morellet du Museau, qui allait se rendre comme Calvin a la diète de Ptatishonne. Castellion a-t-il rencontré Sleidan a Strasbourg? Il est d`autant plus permis de le supposer que nous le ver- rons plus tard en bons rapports avec Morellet du Museau. Le nouveau venu eut ai peine le temps de jouir de cette intimité tant désirée. Il n’y avait pas plus de huit jours qu’il était installé parmi les pensionnaires et commcnsaux de Calvin, quand une vieille dame noble française et évidemment fugitive pour cause de religion, Mme du Verger', vint supplier Calvin de la recevoir chez lui, avec son fils et un domes- tique. La place manquait pour loger ce domestique. Calvin demanda au dernier arrivé de vouloir bien céder sa chambre et en prendre une dans le voisinage ’. Castellion, apres avoir avé la etite somme u’il devait alla demeurer chez un ,, 7 Allemand. Peu de temps apres, ai l’approche du mariage de Calvin, il fallut faire place it ldelette de Bure et a ses enfants “ : E vnard Pichon et Nicolas Parent durent rendre ¤·îte ailleurs. _ o uio concepi, Salutabis eum diligenter mee nomine. » Enfin ce serait En lui que se rapporte- rait une lettre tlc recommandation de Calvin à l`avoyer Nœgeli : « ·Mousei;.;neur, pour ce que leprésent porteur m'a apporté si bon tesmognage de Lyon, et aussi de ma part je l'ay congneu de bon scavoir et de bon zèle, tellement que je ne doubtc pas qu‘il ne soit propre a servir en l’Eglise de Dieu, cela mc contrainct de le vous recommander » (12 janvier 1547). 'Voir aussi Fmmce prolcslantc, 9* édition, V, `col. 1143. 1. Voir supra, p. 20. . -2. Nous avons quelques détails sur le séjour de Mme du Verger dans la famille de Calvin. Dans une lettre de la fin de septembre 1540, quelques semaines seulement après son ma- riage, Calvin, dans un de ses rares moments dïipancliement. raconte ii Farcl une petite Scène domestique. Cette dame, qui souvent. parle trop et trop librement, a dit un mot bles- sant pour le frère de Calvin. Celui-ci, au lieu de le relever bruyamment, s'en alla et déclara qu'il ne rcntrerait. pas si cette dame restait. Mme du Verger, voyant Calvin très affecte du départ de son frere, se transporta ailleurs, mais son fils resta chez Calvin, et Calvin raconte mème que, le lendemain de ces incidents pénibles, il a fait effort, bien que malade, pour paraitre En table le lendemain, de peur que son absence ne fut interprétée par le fils de Mme du Verger comme une invitation a se retirer aussi; cet effort ne fit qu'aggraver sa maladie, qui dura plusieurs jours. - 3. Enfants de son premier mariage. `