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Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/196

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178 SÉBASTIEN CASTELLION. place prépondérante et pour ainsi dire officielle. Non seule- ment les libraires de Leipzig, de Francfort, et de plusieurs petites universités multiplient les tirages au point que la nombre en soit à. peu pres impossible ai fixer, mais un fait IIOLIVGELU SO pI`0(ll1It. En 1720, un professeur de l’Universite de Bale qui s’etait fait un nom dans les lettres latines et dans la théologie, qui · venait de remplir les fonctions de recteur, J acques-Christophe Iselin, publie chez l`éditeur J.—L. Brandmùller, par ordre de l’Université, une nouvelleédition des Dialogues sacrés, pré- cédée d’une longue etude critique sur les variations de 1.1 latinite de l’auteur. Des cette époque les exemplaires des éditions primitives étaient 1·a1·es z les livres de classe dispa- raissent si vite! Iselin compara ceux qu’il put réunir et s`apercut ainsi du soin avec lequel · Castellion avait lui- mème, de 1551 ai 1562, revu et chatié sa langue. Le bon Iselin le prouve avec insistance par de nombreux exemples dans sa préface et par une série de variantes qu’il a patiem- H'1€IllL GIll`®g'lSl·l‘É®S GH DOUBS &|.l l)RS (l€S p8gCS (l`3pI`ÈS llll exemplaire de l'edition espagnole de 1551 ‘. Il montre en particulier avec beaucoup de justesse que Castellion avait eté le premier a se défaire de certaines exagérations cicéro- niennes et s’était peu et peu rapproche ’ du vocabulaire con- sacré : ce qui n’empèche pas, fait remarquer Iselin, que bien des vens le 'u ent encore sommairement sur la foi de l’o i- au nion reçue qui lui attribue mille excentricites. Ils croient avoir tout dit quand ils vous ont repete : << Castellion, c`est « celui qui remplacait Angelos par Genios _». En Allemagne, un travail analogue se fait 2 d’abord ii

  • 1. Ainsi la disparition de gratiludo et ingratitudo, salvare remplacé par servare, certaines

COHSLPUGIÀOHS l'€lldU8S pl|.lS COPFCCÈCS, etc. 2. Comme exemple de ces transformations, voici le texte de l'Orais0n dominicale tel qu` l le mettait en appendice ii la ün de son petit livret de 15-13, et tel qu’il le rédigea definitive- ment dans sa traduction de la Bible. ii Pnscarxo nommxcn. - Pater noster qui es in cœlis,sac1·0sanctum habeatur nome:1 tuum. Veniat regnum tuum. Fiat voluntas tua in terra juzta ac in cœlo. Victum nostruxn quotidianum da nobis hodie, Et remitte nobis debita nostra, ut nos quoque remittimus debi- toribus` nostris. Neve nos ad peccandum pellici siveris, sed n malitioso illo lulare. Amen. (liialogi sacri latinœgallici, 1543.) « Pater noster qui es in cœlis, sancte colntur nomen tuum. Veniat regnum tuum, Fiat voluntas tua ut in cœlo sic et in terra. Victum nostum alimentarium da nobis hodie. Et remitte nobis debita. nostra ut et nos remittimus debitoribus nostris. Neve nos in tenta- tionem inducito, sed n malo tuere. » (Bible latine de 1551 et éditions suivantes.)