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Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/268

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250 V sixisssrmn GASTELLl0N· _ points de la 1·ive (du Rhin). J ’y allai en compagnie de quatre de HICS an1is , avec des gailes; et d’un bateau amarré au rivage, bateau que je m’étais procuré pour cet usage, je 1·etirai de l`eau Cllillll seul jour sept brasses‘ de bois, pour · lesquelles je reçus ensuite, par décision du Conseil de ville, comme d’ailleurs tous les autres « ravisseurs », outre le bois lui-même, la somme de quatre sols ’. Salaire 11on d’un vol (car le magistrat n’a pas coutume chez nous de récompenser le vol), mais d’un rude labeur, dont je ne rougis pas. « 'l`els sont les faits dont j’ai pou1· te111oin, d’abord une grande partie de la ville et en particulier plusieurs hommes ° savants qui m’y ont souventvu; quelques—uns même 11170Dil aidé. En lisant ton écrit, ils s’indigneront, ou plutôt ils éclateront de rire :_j`en ai déjà vu rire plus d’un, quand je leur ai montré la gafte et les débris de bateau que j’ai e11core at la maison °.. << Voila donc pourquoi tu m’accuses de vol, non pas seule-· · n1ent eo11tre toute vérité, mais co'ntre toute vraisemblance. Pour 11e relever que ce détail : tu parles d’u11e gaffe; mais est-- il admissible que quelqu’un s’imagine pouvoir voler du bois, en plein Bale, sans etre vu, avec un instrument de cette taille, qui ne peut servir que sur l`eau? » i · Et ici il insiste noblement su1· une autre invraisemblance, toute morale celle-là: c'est le passage que nous avons cité ailleurs, où il rappelle ses souvenirs Cllôllfêlllûô et l°l1orreur du vol qu’il avait emportée du village natal ‘. Puis il ajoute, H011 sans mélancolie : · << J’avais bien entendu dire qu’on devait raconter la-bas l’l1istoire que tu viens d’écrire à propos de ce bois. Je suppo- sais que cela se bornerait à des commérages comme on a coutume de t`en répéter sans aucun discernement contre ceux qu’on sait te déplaire. Mais que toi- toi qui me connais, — tu pusses les accueillir, je ne le pensais pas. Quant à penser ·l.| Septem ulnas, ut vocunt. 2. Quatuor solides. ° 3. Rudin, en reproduisant fidèlement cette histoire, y ajoute quelques détails utiles. ll explique de quels bois il slngit : « Ligna qua: przeceps torrentu'111 vis ex Byrsa fluvio, cui stato tempnre urbi invchenda cemmittuntur, ruptis ohjicibus in Rhenum ahripuernt. ». Il explique aussi comment la calomnie a pu prendre naissance, cet usage hùlois étant inconnu ailleurs : 11 Cajus tamen facti fama ad exteros, moris lxujus qui tum Basileœ vigebnt et adhnc viget ignaros, delnta, vitio imo furto ipsi est datum n. (Vita: prof., ms.) . ·i. Voir ci-dessus, chap. 1, p. 3. .