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Page:Ferdinand Buisson - Sébastien Castellion - Tome 1.djvu/51

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Si nous ne nous laissons abuser par nos predilections, il y a dans ces quelques lignes un accent de sincérité et un témoignage significatif. On y insiste sur son genre d’études, celles qui donnent à l’esprit la fierté, au caractère l’indépendance, liberiorem hominem. On y sent l’estime qu’inspire un jeune homme aux mœurs pures, à la vie austère, voué aux lettres, mais dans les lettres mêmes préférant dès lors, contrairement à la plupart de ses brillants camarades de Lyon, le fond à la forme et l’idée au mot, aussi soucieux de bien penser qu’ils le sont de bien dire.

La seconde piece, en confirmant ce portrait, y ajoute un renseignement important pour notre biographie :


AD EUMDEM CASTALIONEM
DE BARTOLOMŒO ET JOANNE ARGENTERIIS MEDICIS

Tantum Argenterios medica laudarat ab arte
Calliope, et tantum crediderat medicos.
At vero tandem, postquam communia tecum
Esse illis scivit, Castalio, studia :
Illos esse suos pleno nunc asserit ore,
Contenditque suis adnumerare choris.


Qui étaient ces deux frères du nom latinisé d’Argenterius, tous deux médecins ou plutôt à cette époque étudiants en médecine, que Ducher loue ainsi d’avoir partagé les études littéraires de Castalion?

L’un d'eux, Jean Argentier, Largentier ou Argentré, probablement le plus jeune, était, à un an près, du même âge que Castellion. C'était un Piémontais né à Castelnuovo. Il devint un médecin célèbre, exerça d’abord à Lyon, à Anvers, puis « enseigna avec applaudissement », dit Moreri, dans plusieurs villes d’Italie. Il finit par s’établir à Turin, où il épousa la sœur de l’archevêque. On a de lui trois volumes in-folio sur la medecine.

Barthélemy Argentré est moins connu; cependant toutes les monographies lyonnaises le mentionnent parmi les médecins de distinction[1].

  1. Pernetti (I, 250 le cite comme auteur d'un Traité sur la poudre cordiale.