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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/100

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En prenant le thé

sur toi de l’empêcher d’avoir aussi semblable bonne fortune ? — C’est autant pour l’avenir que pour le présent que tu dois aimer ta fille.

Tu as de l’amour aussi, autour de toi, grande enfant gâtée, — jouis-en, — il n’est jamais trop tard, et tu vois qu’à soixante ans, quand les cheveux sont blancs, on est encore riche de l’amour passé, dans ses souvenirs, et de l’amour futur, dans ses petits-enfants.

Ma mère a pleuré, à moi aussi, lorsque je l’ai quittée, mais crois-tu donc qu’elle n’avait pas aimé et que notre séparation, si pénible, se fût accomplie, si elle n’avait pas eu aussi, sous une autre forme peut-être, son renouveau d’amour.

Mille baisers à la future mariée.

Ta mère affectionnée,
Comtesse de D…

J’ai peut-être eu tort de vous laisser lire cette lettre de grand’maman, mais c’est à elle que je dois mon bonheur, et je suis si heureuse !… Au demeurant, elle m’aime tant, bonne maman, et je suis si bien son enfant gâtée qu’elle m’a déjà pardonné, j’en