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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/112

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En prenant le thé

chaque mouvement de la vieille bonne portant sa fourchette à la bouche, — et à chaque morceau qu’elle lui jetait, il ouvrait sa gueule toute large et la refermait avec un claquement sourd en grognant de plaisir.

Black, vers la fin du dîner, se familiarisa et finit par mettre sa tête presque dans l’assiette de la vieille servante.

— Faites donc finir vot’bête, m’sieu Henri, me dit-elle la bouche pleine en repoussant avec sa main l’animal… Couchez, Black… Et quand elle eut fini son repas, elle lui laissa son assiette, qui fut nette en un instant.

— Tu ne m’as pas dit comment tu trouves mon pomard, camarade… c’est mon meilleur…, me demanda le doyen. Allons, encore un verre, et bois-le sérieusement en songeant à ce que tu fais.

Ma réponse enthousiaste, moitié paroles, moitié pantomime, plut à mon oncle… Et posant ses deux mains sur le bord de la table et éloignant sa chaise, il poussa un léger soupir de satisfaction :

— Au café, maintenant, dit-il.

— Et au cigare, répondis-je.

— Et au cigare !