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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/123

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Les ailes de ma femme..

Elle eut un de ces sourires qui semblent dire non, tout en étant entièrement de votre avis, et haussa légèrement les épaules.

Comme je lui gardais les mains, elle essayait de retenir de ses deux coudes sa robe de chambre qui s’entr’ouvrait : elle avait, à chacun de mes mouvements, des petits gestes d’effroi et des petits cris aigus adorables.

— Laissez-moi m’habiller, voyons ! ajouta-t-elle.

Il me serait malaisé de dire comment il se fit qu’au même instant elle se trouva assise sur mes genoux, moi renversé dans le fauteuil et sa tête couchée sur mon épaule, ses cheveux caressant ma joue.

— Tu es bien fatiguée de ta promenade, dis, pauvre chérie !

Son bras passé autour de mon cou, elle jouait avec ma barbe, et ne semblait pas avoir entendu ma question. Elle suivait dans un coin, de son regard fixe, les rayons du soleil qui doraient les meubles ; je reconnus vite ce regard-là, — la mignonne avait quelque chose à me demander.

Sa bouche était à hauteur de mon oreille, et je sentais son haleine parfumée caresser mon visage.