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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/139

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Un jour d’ouverture de chasse..

Sous la fenêtre passait de temps en temps Manette, affairée, portant quelque chose sous son tablier. Elle me regardait d’un air moqueur.

Décidément ces paysannes sont idiotes ; il leur manque le sens de la délicatesse ! Sotte fille, va, avec ses mains rougeaudes et gercées !

Le jour baissa vite, et à mesure que l’horizon s’éteignait, je me sentais devenir plus triste.

J’aurais donné tous les perdreaux du monde pour entendre crier son pas sur le sable de l’allée.

Mais rien ! rien ! rien ! et il faisait presque noir.

Dans la salle à manger, Manette avait apporté la lampe, et par la porte entr’ouverte, le grand feu clair de la cuisine illuminait la cour.

— C’est bien la dernière fois qu’il va à la chasse ! pensai-je. Je n’aurais jamais cru qu’il était égoïste à ce point, et gourmand… Était-il assez gourmand ! — en me disant la manière de cuire les perdreaux, de les bien habiller d’une feuille de vigne, de… ; Je n’en mangerai pas, de ces maudits perdreaux.

…J’entendis enfin dans l’avenue le sable crier