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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/146

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En prenant le thé.

— Je te le promets.

La pauvre mignonne, les yeux battus de sommeil, avait à peine la force de me parler.

Je m’installai dans un fauteuil au chevet du petit lit, le roman nouveau sur mes genoux.

Je tournais les feuillets, suivant des yeux les caractères, mais sans rien comprendre à ce que je lisais ; j’écoutais la respiration du bébé, un peu pressée et bruyante, et j’épiais chacun de ses mouvements.

Elle était devenue tout d’un coup un peu rouge, et ses petites mains étaient moites et brûlantes.

La mère, pendant ce temps, s’était endormie, et son sommeil, calme et régulier, me laissait tranquille de ce côté.

Je me levai sans bruit, et résolu de veiller encore, je passai mes pantoufles et ma robe de chambre.

J’étais à peine réinstallé que la pauvre petite, faisant un brusque mouvement et ouvrant à demi les yeux, se leva sur son séant et se mit à tousser…

Une sueur froide perla sur mon front ; je voulus