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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/148

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En prenant le thé.

elle ouvrait sa petite bouche de plus en plus grande.

Elle se remit à tousser.

— Mon Dieu, murmurai-je en suivant des yeux les mouvements de douleur, les spasmes de suffocation de ma petite chérie, — mon Dieu — j’ai peur.

Et je me levai avec l’enfant dans mes bras pour atteindre à la sonnette.

Soit le mouvement que je fis alors, soit que la cuillerée de sirop eut eu un effet salutaire, Bébé fit alors un effort plus violent et…

Je retombai assis, les yeux tout mouillés de larmes de joie.

— Tant pis pour le tapis, murmurai-je.

La pauvre petite malade, soulagée, me regardait de ses yeux à demi éteints.

— papa ! — me disait-elle presque bas — papa ! — Bébé bien bobo.

C’est égal, j’avais déjà moins peur !

Je me tournai alors vers ma petite femme ; elle dormait encore, de son même sommeil calme et confiant.