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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/161

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Un mauvais livre.

apporter la lampe. — Et elle s’approcha de la sonnette.

— Jeanne, dit-elle quand la femme de chambre parut — montez la lampe ici.

— Faut-il raviver le feu, madame ? Il est presque. éteint…

Et pendant que Lucie me regardait pour savoir mon avis : — Il y a bon feu et la lampe dans le boudoir de madame…

— Allons dans ton boudoir — alors. — Allons.

Son livre toujours dans la main, elle se cramponna à mon bras, et se penchant vers moi :

— Il y a joliment longtemps que j’ai envie de lire un de ces livres-là !

En entrant dans la chambre — où il faisait bon, où tout était rose sous la lampe :

— Tu ne m’en veux pas — n’est-ce pas ?

— Non, mignonne.

— Viens ici près de moi — sur la causeuse. — Veux-tu que je lise tout haut ? — Oh ! tu sais, — pour aujourd’hui, je te permets de fumer. — Et posant son livre ouvert le dos en l’air sur ses genoux : — Je vais t’allumer ton cigare. — Voilà.