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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/177

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Petite sœur.

me dit-elle à demi-voix et la voix toute tremblante de larmes, — je suis si heureuse ! — j’ai envie de pleurer. — Comme c’est bête, hein ?

Au moment où elle allait passer le seuil :

— Eh bien, vous vous boudez ! Et cette toilette ?… cria Léon entrant tout guilleret dans la chambre. Je suis persuadé qu’il n’a rien trouvé et que vous avez perdu votre temps.

— Non pas.

Ce bon Léon, tombant ainsi tout à coup avec son bon rire et son sans-façon au milieu de notre bonheur, — nous causa pendant un instant une émotion assez vive ; — mais il est si bon et nous l’aimons tant tous les deux, qu’à force de réticences, nous le mîmes vite au courant de la grande nouvelle.

— Et c’est ainsi que vous causez chiffons ? ajouta-t-il.

— Nous avons causé chiffons, repris-je.

— Pas bien longtemps. Après tout, — chiffons, — amour, — il faut toujours bien que l’un des deux ouvre la porte à l’autre. — Tu aimes donc ce grand vilain bonhomme-là, petite sœur ? dit-il en appliquant deux gros baisers sur les joues de Jeanne.