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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/193

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Violettes de Parme.

c’était le soir : assis au coin de la fenêtre je regardais tomber la neige dans la rue.

Auprès de la cheminée, le visage éclairé des reflets des tisons, elle regardait pétiller la flamme. Nous attendions ma mère pour le dîner.

À un craquement qui se fit dans la chambre, je me retournai, et, voyant le salon tout obscur, je vins m’accouder à son fauteuil.

— Vous dînez avec nous ? lui demandai-je.

Elle avait dix-huit ans, elle était jolie, bonne et affectueuse ; ma mère l’aimait bien.

Chaque fois qu’elle venait à la maison, j’allais à sa rencontre et l’aidais à se débarrasser de son chapeau ; j’avais pour elle une adoration véritable. Quand elle manquait sa visite hebdomadaire, j’étais tout triste, et la nuit je rêvais d’elle.

— Oui, fit-elle, répondant à ma question. Tu veux bien ?

— Oh ! oui.

— Viens me raconter ce que tu as fait aujourd’hui, ajouta-t-elle en m’attirant sur ses genoux, — sais-tu