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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/49

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Entre cousins

Les deux marches du petit escalier baignaient dans la mer.

Je me postai, déjà ruisselant, à côté de la porte et la poussai. Berthe était de côté, debout, s’appuyant aux parois, les mains croisées, et les bras pendants ; sa tête était légèrement inclinée sur l’épaule, dans une pose un peu embarrassée et frileuse.

— Tu vois, tu grelottes déjà, — lui dis-je, — viens vite.

Elle repoussa de son pied nu les quelques vêtements épars et s’avança sur le seuil.

Elle était jolie à croquer, ainsi, cousine Berthe, un pied sur la première marche, et l’autre encore sur le plancher de la cabine, se tenant d’une main au chambranle de la porte, s’appuyant de l’autre à mon épaule. Son pied droit baignait dans l’eau. Quel bijou c’était !…

Elle était bien un peu court-vêtue, ma jolie baigneuse, et la culotte de mon costume était, pour elle, fort légèrement pourvue d’étoffe. Mais je n’y perdais rien, et…

— Descends vite, cousine, lui dis-je ; — il faut plonger d’un bond ! — et me donnant l’autre main, elle sauta de côté.