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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/59

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Une main gantée

nom sous l’éventail, et j’eus bientôt à subir aussi le feu roulant des prunelles de ces demoiselles. C’est un peu gênant, mais on s’y fait.

Ma tante cependant me prit le bras et, parcourant les salons, me présenta à une vingtaine de personnes ; à la dernière, elle me pinça : j’étais averti, je regardai.

Mlle Blanche de K. était brune, un peu pâle, avec de magnifiques cheveux, et de grands yeux foncés à paupières légèrement battues et frangées de longs cils. La tête était petite, toute mignonne, les lèvres rouges et un peu pincées, — des grenades à peine fleuries. Elle était vêtue d’une robe maïs, pas assez décolletée. — En la saluant, je vis ses bras qui étaient un peu rouges vers le haut et auxquels un léger frisson donnait un aspect de chair de poule.

Un quart d’heure après, nous dansions ensemble.

Elle valsait à ravir, souple, un peu penchée sur mon bras ; mais c’est une fatigue qu’on aime et qu’on souhaite quelquefois : elle parlait peu, mais point sottement, et ne me fit pas l’effet d’une niaise : somme toute, elle me plut assez.