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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/61

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Une main gantée

deux ou trois fois encore chez la baronne ; cette jeune fille me plaisait toujours, mais une chose me chiffonnait : au thé, au buffet, aux cartes, Mlle de K… ne quittait jamais ses gants.

Coquetterie de femme, pensais-je, c’est pour conserver ses mains blanches… Enfin… je m’occupai peu de ce détail.

III

Vers la fin de février, je fus prié à une soirée intime chez les de K… J’étais déjà presque officiellement adopté, bien que moi, je ne me fusse pas encore officiellement présenté. J’hésitais encore ; pourquoi ? Je ne l’aurais su dire, mais j’hésitais ; Blanche était cependant charmante, jolie comme un démon, et… mais ces diables de gants me couraient dans la tête.

Au jour dit, je fis une toilette de prince.

J’ai toujours excessivement tenu au soin de ma personne, — c’est fatuité si tu veux, mais c’est ainsi — et ce jour-là je m’étais appliqué — tu peux penser…

Nous étions six, sans plus : M. et Mme de K., leur fille, Gaston, frère de ma future, ma tante et moi.

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