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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/63

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Une main gantée

cette invitation. — Décidément aussi, ma future avait de l’esprit.

Soudain, je fis un mouvement en arrière et je redressai la tête.

— Oh ! c’est trop fort, me dis-je à part moi, c’est ridicule — c’est se jouer de moi. — Juge de ma stupéfaction : elleavaitsesgants. — C’en était trop, — là, — chez elle, — dans son salon, sans autre étranger que moi. — Avoue avec moi que c’était au moins fort singulier.

Je m’entêtai : — Cependant, — me disais-je, — je serai plus tenace qu’elle, et avant d’épouser unejeune fille, je veux la connaître… autant au moins que faire se peut, — et…

J’avisai dans un coin un piano, et quand la conversation fut un peu tombée :

— Madame, dis —je à Mme de K., joignez, je vous prie, vos prières aux miennes, pour obtenir de Mlle Blanche un de ces morceaux qu’elle exécute si bien…

Ma fille joue fort peu, monsieur, et son talent n’a rien de remarquable.

La jeune fille devint rouge et fit signe à sa mère de ne pas insister.